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15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 13:06

Trois hommes ont été placés en garde à vue à Cotonou pour trafic d'ivoire présumé, devenant les premiers trafiquants de défense d'éléphants arrêtés au Bénin, a déclaré vendredi la police.

Deux Guinéens et un Ivoirien ont été arrêtés à leur hôtel alors qu'"ils tentaient de vendre environ 30 kg d'ivoire", a annoncé Marcellin Abbe, responsable d'Interpol au Bénin, "une quantité évaluée à plus de 10 millions de francs CFA" (15.000 euros, 20.000 dollars).

"Ces arrestations de trafiquants d'ivoire sont les premières" au Bénin, a affirmé le porte-parole de la police locale Adrien Tchomakou.

Les suspects "ont été présentées au procureur et mis sous mandat de dépôt depuis ce jeudi", a-t-il précisé.

Le trafic d'ivoire est interdit depuis 1989 par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites). Elle n'a toutefois pas empêché les groupes criminels d'exploiter la demande ininterrompue de défenses d'animaux en provenance d'Asie.

L'organisation non gouvernementale Save the Elephants a indiqué en juillet que le prix de l'ivoire avait triplé ces quatre dernières années en Chine, provoquant une vague d'abattage sur le continent africain.

Selon cette ONG basée au Kenya, le prix de l'ivoire brute en Chine est passé de 560 euros le kilo en 2010 à 1.570 euros en 2014. Une hausse similaire des prix a été constatée en Thaïlande.

Save the Elephants estime qu'en moyenne 33.000 éléphants par an sont tombés entre les mains de braconniers entre 2010 et 2012.

Le Togo, pays frontalier du Bénin, connu comme une zone de transit pour les contrebandiers, lutte ces dernières années contre ces pratiques, au moyen de scanners et de tests ADN réalisés sur les produits de contrebande pour poursuivre les trafiquants.

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:52
Les espèces protégées, proies des nouveaux riches dans les pays émergents

Sombre tableau pour les éléphants, les rhinocéros, les tigres, les léopards et les grands singes. Des animaux emblématiques dont le sort et la survie sont au cœur de la 65e session du comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), réunie du 7 au 11 juillet à Genève. Les travaux de plus de 400 participants, venus de 72 pays, se sont ouverts sur un constat très alarmant : « Les années récentes ont connu un pic sur l’échelle de la criminalité liée aux espèces sauvages. »

Certes, rappelle un rapport sur « la lutte contre la fraude » présenté mercredi matin, « cela fait des décennies que nous sommes confrontés au commerce illégal des espèces sauvages ». Mais on assiste à une « flambée dans l’échelle de ce commerce » qui s’explique, pour partie, par « la participation accrue de groupes criminels organisés et parfois de milices rebelles ». Conséquence : « Dans le monde entier, à mesure qu’elles intensifient leur lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages, les autorités chargées de la lutte contre la fraude font face à des situations de plus en plus difficiles et complexes. »

Cette criminalité a aujourd’hui de nouveaux ressorts. « Nous assistons à un changement inquiétant de la demande pour certaines espèces : l’affichage d’une nouvelle richesse plutôt que l’usage en médecine traditionnelle », constate John Scanlon, secrétaire général de la Cites. Les proies ne sont plus seulement recherchées pour leurs prétendues vertus thérapeutiques ou aphrodisiaques, comme la poudre de corne de rhinocéros, mais surtout comme produits de luxe et signes extérieurs d’opulence.

UN GUÉPARD COMME ANIMAL DE COMPAGNIE

C’est le cas pour la peau ou les griffes de tigre, mais aussi pour sa viande, ou encore pour le « vin de tigre », une décoction d’alcool de riz où a macéré une carcasse du félin censée soigner les rhumatismes et qui est devenue en Chine un breuvage de nouveaux riches. C’est aussi le cas pour le pangolin, mammifère d’Asie et d’Afrique dont la peau et les écailles sont prisées par l’industrie de la mode, tandis que la chair, dont les jeunes mères chinoises continuent à croire qu’elle stimule la production de lait, est aussi considérée comme un mets raffiné.

« La Chine est montrée du doigt, car, hausse du pouvoir d’achat aidant, elle constitue le plus gros marché de ce commerce illégal. Mais le phénomène est mondial », note la Cites. De fait, le guépard fait fureur, comme animal de compagnie et de prestige, dans les pays du Golfe, principale destination des spécimens capturés ou élevés en captivité en Afrique. Et l’Europe n’est pas en reste pour les peaux de python – dont le commerce n’est pas interdit mais seulement contrôlé –, qui finissent en bottes, ceintures et autres sacs à main.

Dans tous les cas, le profit reste bien sûr le nerf d’un trafic très lucratif, chiffré, hors commerce du bois et des produits de la mer, à 20 milliards de dollars (près de 15 milliards d’euros) par an. Début juillet, l’ONG Save the Elephants, dont le siège est au Kenya, a ainsi rapporté que le prix de l’ivoire provenant d’abattages en Afrique a triplé sur le marché chinois entre 2010 et 2014, pour atteindre plus de 2 000 dollars le kilo. Le déclin des éléphants d’Afrique, dont l’effectif a chuté de 20 millions d’individus au début du XXe siècle à seulement un demi-million, est précisément au centre des préoccupations de la réunion de Genève.

En 2013, sur l’ensemble du continent, plus de 20 000 pachydermes ont été abattus pour leur ivoire. Bien que ce chiffre soit en recul par rapport au record de l’année 2011 (environ 25 000 animaux tués), « les niveaux de braconnage continuent à dépasser largement le taux de croissance naturelle de l’espèce, ce qui entraîne une nouvelle baisse des populations d’éléphants dans toute l’Afrique ». Dans certaines régions existe « une menace immédiate d’extinction locale ».

LES GROSSES SAISIES D’IVOIRE EN NETTE AUGMENTATION

Les raisons de ce massacre sont connues : pauvreté, déficit de gouvernance de certains Etats, corruption, pression de la demande. Huit pays ont été ciblés par la Cites comme les plus impliqués dans la chaîne du commerce illégal de l’ivoire : l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya (pays d’origine), la Malaisie, le Vietnam et les Philippines (pays de transit), la Chine et la Thaïlande (pays de consommation).

Aucune sanction n’a jusqu’ici été prise à leur encontre, mais chacun d’entre eux a été sommé de présenter, lors de la réunion de Genève, un « plan d’action national pour l’ivoire », portant à la fois sur la législation, l’action contre la fraude au niveau national et international, l’information et l’éducation.

« Plus de 65 % des actions [engagées par les huit pays] sont soit substantiellement réalisées, soit en bonne voie de réalisation », a indiqué, mardi, le secrétariat général de la Cites. Ce qui a permis « une nette augmentation du nombre de saisies importantes d’ivoire (cargaisons de plus de 500 kg) réalisées en Afrique en 2013 ». Pour autant, les résultats de cette simple mise sous surveillance des Etats fautifs restent mitigés. Ainsi, la mise en œuvre de la majorité des actions annoncées par la Thaïlande ou les Philippines est jugée « difficile », « peu claire » ou « imprécise ». Il en va de même pour la moitié de celles prévues par l’Ouganda.

Que faire ? La réunion de Genève n’a pas le pouvoir décisionnel des grandes conférences des parties de la Cites, dont la prochaine se tiendra en octobre 2016 en Afrique du Sud. Seule cette conférence plénière est habilitée à inclure de nouvelles espèces dans la liste des animaux et des végétaux protégés. La session de Genève pourrait néanmoins adresser un avertissement à des pays jugés trop laxistes, voire préconiser des sanctions. Mais force est de constater que, malgré la mise en place, depuis 2010, d’un Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, auquel participe Interpol, ce combat a, jusqu’ici, globalement échoué.

LE MONDE | 09.07.2014

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 05:54

L’état des ressources halieutiques et les systèmes de leur exploitation est critique pour défaut d’une législation conséquente dans la mesure où la loi en vigueur ne prend pas en compte les récentes évolutions du droit national et international. En l’occurrence, les dispositions relatives à la lutte contre la pêche illicite, la gestion de l’eau et la protection de l’environnement sans oublier les mesures concernant l’état du port, la marine marchande et le régime foncier. C’est donc dans le souci de créer une condition favorable d’exercice d’activités de la pêche sous contrôle de la loi, qu'un projet de loi-cadre a été initié et voté par le parlement béninois le vendredi 6 juin 2014. Elle vise la gestion durable des ressources, la promotion des mécanismes de cogestion en particulier la valorisation des produits de la pêche.

Cette nouvelle loi-cadre sur les pêches, réglementera certaines pratiques et techniques de pêche utilisées par les pêcheurs qui seront désormais interdites une fois la loi promulguée.

Il s'agit entre autres des engins de pêche de forme conique et munis à l'arrière-plan d'une poche posée et casée à contre-courant en travers des cours d'eau et utilisés en période de crue pour pêcher les poissons et crustacés et des engins de pêche à plusieurs poches ayant une forme conique faits à partir d'un filet textile et supportés par des cerceaux, utilisés pour la capture des crevettes et alevins

De même, des engins de pêche faits à partir de nappes de filet, constitués d'un long bras rectangulaire et de poches à chaque extrémité, dans lesquels sont disposés des nappes collectives et des barrages à nappes construits à l'aide de branchages, de bois, de perches de bambou ou autres matériaux végétaux placés au passage des faunes aquatiques et constituant un piège aux poissons et aux crustacés tels que «Acaja» seront également interdits.

Par ailleurs, les sanctions prévues par la même loi semblent être véritablement répressives. A titre illustratif, la loi dit que l’utilisation d’une méthode de pêche interdite ou non autorisée est désormais passible d’une amende de 500.000 Fcfa à 3 millions de Fcfa et d’un emprisonnement de 6 à 12 mois.

Outre ces dispositions, le texte prend également en compte les récentes évolutions du droit national et international, notamment les dispositions relatives à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, la gestion de l'eau, la protection de l'environnement, le régime foncier, la marine marchande et la décentralisation.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 10:30

Le Bénin a été officiellement invité par ses partenaires techniques et financiers dans le domaine de l'environnement, à la prise en compte des changements climatiques dans le budget général de l’État, gestion 2015.

S'exprimant le lundi 12 Mai à l'occasion de la revue sectorielle de l’Environnement, Mme Sorgho-Moulinier, représentante résident du Système des Nations Unies au Bénin a déclaré que les partenaires techniques et financiers du Bénin dans le domaine de l'environnement dont elle est ailleurs chef de file ,« encouragent le ministère en charge de l'Environnement à coopérer étroitement avec le ministère de l’Économie et des Finances pour assurer une prise en compte effective et significative des changements climatiques dans le document de programmation budgétaire et économique pluriannuel ainsi que dans le budget général de l’État, gestion 2015, dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle loi organique portant loi des finances». Selon elle, cette prise en compte des changements climatiques dans le prochain budget général de l’État permettrait de lutter efficacement contre les effets néfastes des changements climatiques.

O.H.A.

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 13:33

 

La 19ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique s’est déroulée du lundi 11 au samedi 23 novembre à Varsovie en Pologne. Elle avait pour objectif d’établir la feuille de route pour parvenir à un accord mondial global en 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

 

Elle avait en effet vocation à être une étape-clé pour définir les principes et le cadre d’un nouvel accord international d'ici la Conférence Paris Climat 2015 (COP 21) dont l’objectif est de réduire les émissions globales de GES au-dessous des niveaux de 1990 d'ici à 2030, et de prévoir la suppression progressive des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde d'ici à 2050.

 

C’est dans ces conditions que les pays participant à cette 19ème conférence ont finalement pu conclure un accord in extrémis samedi 23 novembre, soit plus de vingt-quatre heures après sa clôture officielle prévue le vendredi 22 novembre.

 

Ce retard a été dû aux difficultés pour trouver un équilibre entre les exigences légitimes des pays en développement pour mettre les pays industrialisés face à leurs engagements pris en 2009 à la conférence de Copenhague (visant à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 et à créer un Fonds vert qui accueillerait une partie de ces fonds, pour les PED), et la nécessité d'adopter une feuille de route jusqu'en décembre 2015, date à laquelle un accord mondial devrait être conclu afin d’entrer en vigueur en 2020.

 

Cet accord a minima, comme de coutume, pendant ces négociations, pose cependant les premiers jalons de la conférence de Paris en 2015 qui doit déboucher sur un texte en mesure de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, et éviter peut-être les catastrophes à venir. Si rien n'est fait en effet, la température pourrait encore croître d'ici à la fin du siècle de plus de 5°C et ainsi multiplier les événements extrêmes comme le dernier typhon Haiyan qui a frappé les côtes philippines trois jours avant la conférence de Varsovie, comme l’avaient rappelé en septembre les experts du climat du Giec.

 

Dans ce cadre, les négociateurs se sont finalement mis d'accord pour que tous les pays travaillent à réduire leurs émissions, et ce, dès que possible et dans l'idéal pour le premier trimestre de 2015. Le texte adopté à Varsovie, en retrait par rapport à ce qui était initialement prévu, stipule notamment que les Etats devront travailler à réduire leurs émissions et commencer à préparer des "contributions" sur ce qu'ils entendent faire pour lutter contre le changement climatique et qui seront intégrées dans l'accord de 2015.

 

Sous le régime du dernier accord sur le climat, le Protocole de Kyoto, seuls les pays les plus développés étaient tenus de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5% sur la période 2008-2012 par rapport aux niveaux de 1990. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis n'avaient pas signé ce texte car ils exigeaient que la Chine et l'Inde, deux pays en forte croissance économique, participent également aux efforts. En conséquence, à l’heure actuelle, cet accord ne couvre que 15% des émissions totales. Or, le prochain accord qui prendra donc le relais du protocole de Kyoto en 2020, doit normalement concerner tous les pays, donc également les Etats-Unis, et les grands pays émergents dont la Chine, premier pollueur du monde. Il sera légalement contraignant et devrait donc être suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement du globe à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, contre la trajectoire actuelle de 4°C.

 

En ce qui concerne l'aide financière de 100 milliards de dollars promis aux pays en développement lors de la conférence de Copenhague, pour les aider à réduire leurs émissions et s'adapter aux conséquences du changement climatique, et dont seulement 30 milliards ont été débloquées en 2010 et 2012 sans assurance pour les années à venir, le texte adopté ne contient qu'un engagement des pays industrialisés à augmenter progressivement leurs versements et à faire preuve de davantage de transparence dans la provenance de ces fonds, alors que les pays en développement réclamaient qu'ils s'engagent sur une trajectoire de financement avec un objectif intermédiaire de 70 milliards de dollars en 2016 .

 

Notons qu'avant même la fin officielle de la conférence un accord avait été conclu sur la protection des forêts tropicales qui jouent un rôle très important dans l'absorption des émissions de dioxyde de carbone.

 

En revanche le texte sur la création d'un mécanisme portant sur les "pertes et dommages" que subissent les pays du Sud à cause du réchauffement n'avait, en revanche, pas été adopté.

 

                                                                                       Océni A.H.

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28 juillet 2013 7 28 /07 /juillet /2013 05:31


 

 

Le gouvernement allemand vient de mettre à la disposition du Bénin 12 millions d'euros sous forme de don pour appuyer le projet de gestion durable des réserves de faune au Nord du Bénin, a-t-on appris vendredi de sources officielles à Cotonou. "Avec ce don, la coopération financière allemande pense continuer à aider les populations rurales béninoises à tirer grand profit de la gestion durable des ressources naturelles, des aires protégées du Bénin, de même qu'à préserver la biodiversité dans le plus grand système transfrontalier de gestion des réserves naturelles dans la zone des savanes ouest africaines", a déclaré l'ambassadeur d'Allemagne au Bénin, Hans Jorg.

Le ministre béninois de l'Economie et des Finances, Jonas Gbian, a déclaré à cette occasion que cette subvention permettra d' accroître les revenus du tourisme et la conservation de la biodiversité et les conditions de vie des populations locales. Selon lui, le projet de gestion durable des réserves de faune au Nord du Bénin, en collaboration avec la Fondation des savanes ouest-africaines, s'inscrit dans un vaste programme décliné en 5 pôles que l'Allemagne a accepté de financer au profit du Bénin.

Au nombre de ces pôles, a-t-il poursuivi, on peut citer entre autres le "pôle prioritaire gestion intégrée des ressources en eau, approvisionnement en eau potable et assainissement" et le " programme protection et gestion durable des ressources naturelles ".

 

 

(Xinhua 27/07/2013 )

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 10:46

Selon une dépêche  de l'AFP, le Mozambique qui abritait il y a encore 5 ans , 15000 éléphants, pourrait voir disparaître ces pachydermes d'ici une dizaine d'année si des mesures draconiennes ne sont pas prises par les autorités de ce pays pour combattre les braconniers qui tuent selon les estimations, environ 1000 éléphants par an.

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 10:48

 

 

Une réunion d’urgence des Ministres de la Commission des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) en charge de la défense et de la sécurité, des relations extérieures et de la protection de la faune s’est tenue à Yaoundé au Cameroun du 21 au 23 mars 2013.

Au terme des travaux de cette  rencontre qui portait sur la lutte anti braconnage, les participants ont formulé une Déclaration sur la Lutte Anti-Braconnage en Afrique Centrale à travers laquelle , ces pays ont notamment adopté un Plan d’Extrême Urgence de Lutte Anti Braconnage (PEXULAB) dans la zone septentrionale du Cameroun, du Nord et du Sud-ouest de la RCA, du Sud du Tchad et dans la zone forestière, assorti d’une feuille de route pour sa mise en œuvre. Ils ont également proposé l’inscription de la lutte anti braconnage à l’ordre du jour du prochain sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements de la CEEAC.

 

 

 

Déclaration sur la Lutte Anti-Braconnage en Afrique Centrale

 

 

Sur invitation du Gouvernement de la République du Cameroun,

Les  Ministres  de  la  CEEAC  en  charge  des  Relations  Extérieures,  des questions de Défense et de Sécurité, de l’Intégration Régionale et de la Protection de la Faune, se sont réunis à Yaoundé le 23 mars 2013, à l’effet d’adopter un plan d’extrême urgence de Lutte Anti-braconnage (PEXULAB) dans la zone septentrionale du Cameroun, du Nord et du Sud-Ouest de la RCA, du Sud du Tchad et dans la zone forestière.

 

Ainsi,

 

Vivement  préoccupés  par  l’abattage  illégal  des  éléphants  en  Afrique Centrale pour le trafic international illégal de l’ivoire, qui constitue un sujet de grande préoccupation pour les Etats membres ;

 

Reconnaissant que le braconnage et le commerce international illégal de l’ivoire et de la faune sauvage portent atteinte à l’environnement, à la paix et à la sécurité des Etats, menacent la vie d’innocents et compromettent la croissance économique des pays ;

 

Considérant que ces colonnes de braconniers opposent une force inégale aux agents des Etats chargés de la protection du patrimoine faunique qui paient un lourd tribut dans l’exercice de leurs fonctions ;

Prenant  acte  des  initiatives  nationales  mises  en  œuvre  par  les  pays affectés pour lutter contre le phénomène du braconnage ;

 

Reconnaissant  aussi  que  ces  initiatives  nationales  de  lutte  contre  le braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage, en dépit d’importants moyens déployés, n’ont pas abouti aux résultats escomptés ;

 

Se   félicitant   de   l’existence   d’instruments   juridiques   régionaux, notamment  le  Protocole  Relatif  au  Conseil  de  Paix  et  de  Sécurité  de l’Afrique Centrale (COPAX) de la CEEAC, le Pacte de Non-Agression de la CEEAC, la Convention en matière de Coopération et d’Entraide Judiciaires entre  les  Etats  Membres  de  la  CEEAC  et  la  Convention  d’Assistance Mutuelle, qui définissent un cadre régional de coopération en matière de paix et sécurité ;

 

Réitérant la nécessité pour les pays d’origine, de transit et de destination des produits issus du braconnage de travailler ensemble pour trouver des solutions   adéquates  à  ce  phénomène  de  criminalité  transnationale organisée;

 

Considérant qu’au regard de la nature transnationale et internationale du braconnage, il importe d’adopter une stratégie régionale et internationale concertée pour neutraliser ces réseaux illicites transnationaux ;

 

Vivement préoccupés par les informations concordantes qui font état de la présence de colonnes de braconniers qui opèrent déjà sur le terrain ;

 

Conscients de la nécessité d’agir sans plus tarder, dans le cadre d’un plan d’extrême urgence, pour neutraliser lesdits braconniers, avant d’envisager un plan d’urgence  ainsi qu’un  Système de Lutte  Anti Braconnage en Afrique Centrale (SYLABAC) pour le moyen et le long terme ;

 

Reconnaissant qu’au regard de tout ceci, un plan d’extrême urgence de lutte  anti-  braconnage  est  capital  pour  mettre  hors  d’état  de  nuire  les groupes de braconniers dans les parties nord du Cameroun et de la RCA et dans la partie sud du Tchad et les zones sous menace dans les trois pays ;

 

ILS

 

 

- Réaffirment  leur  engagement  en  faveur  de  la  conservation  de  la biodiversité  et  de  la  protection  des  éléphants,  considérés  comme faisant partie de l’héritage naturel universel de l’Humanité;

 

- Adoptent  le  Plan  d’Extrême  Urgence  de  lutte  Anti  braconnage (PEXULAB) dans la zone septentrionale du Cameroun, du Nord et Sud  - Ouest de la RCA et Sud Tchad et dans la zone forestière, assorti d’une feuille de route pour sa mise en œuvre ;

 

- Recommandent la mobilisation de toutes les forces de défense et de sécurité des Etats concernés en appui aux brigades existantes de lutte anti braconnage ;

 

- Créent  un  mécanisme  de  coordination  interétatique  pour  chacune des  deux aires  géographiques concernées à  l’effet de coordonner plus efficacement la mise en œuvre du PEXULAB ;

 

- Invitent  chaque  Etat  concerné  à  créer  une  Unité  de  coordination nationale  impliquant  les  différentes  administrations  en  charge  des questions de criminalité faunique ;

 

- Invitent  les  Parties  à  mettre  en  œuvre  les  dispositifs  juridiques bilatéraux  et  multilatéraux  existants  dans  le  domaine  de  la  lutte contre le braconnage ;

 

- Encouragent les Parties à coopérer davantage par un échange des informations relatives aux mouvements des braconniers ;

 

- Invitent  les  Etats  membres  à  mettre  en  œuvre  leurs  procédures législatives  internes  à  l’effet  de  criminaliser  le  braconnage  et  le commerce illégal de l’ivoire, au même titre que les autres infractions liées à la criminalité transnationale organisée ;

 

- Exhortent   les   Etats   membres   de   la   CEEAC   à   inscrire   les programmes  liés  au  développement  de  l’économie  verte,  dont  le programme de lutte anti braconnage en Afrique centrale, dans leurs budgets respectifs, et invitent leur Ministre en charge des finances à prendre les mesures nécessaires à cet effet ;

 

- Invitent les Etats concernés à prendre des mesures exceptionnelles en    vue    du    financement    de    la    mise    en    œuvre    du PEXULAB conformément  aux  engagements  pris  au  cours  de  ces assises;

 

- Appellent  la  communauté  internationale,  les  partenaires  et  les ailleurs,    mobiliser   et   mettre   à   disposition   les   fonds complémentaires à ceux des Etats, destinés à soutenir la CEEAC et ses pays membres engagés dans la mise en œuvre du PEXULAB ;

 

- Invitent  le  Gouvernement  de  la  République  du  Cameroun,  le Gouvernement de la République Centrafricaine et le Gouvernement de  la  République  du  Tchad  à  signer  dans  les  meilleurs  délais possibles  l’Accord  tripartite  de  lutte  anti  braconnage négocié  à Ndjamena en juin et décembre 2012 en vue de la mise en place et de
l’opérationnalisation des brigades mixtes d’intervention conjointe;

 

- Se félicitent de la décision de la Thaïlande d’interdire le commerce de l’ivoire, l’incitent à la mettre effectivement en œuvre, et exhortent les  autres  pays  de  destination  de  l’ivoire  issu  du  braconnage  à redoubler  leurs  efforts  pour  lutter  contre  le  commerce  illicite  de l’ivoire,  et  à  sensibiliser  davantage  leurs  concitoyens  sur  les conséquences dudit commerce.

 

- Invitent  les  pays  de  départ  des  braconniers  actifs  dans  la  zone septentrionale du Bassin du Congo à soutenir les efforts des pays affectés  pour   lutter   efficacement   contre   le   phénomène,   en criminalisant  l’infraction  de  braconnage,  et  en  sensibilisant  leurs citoyens sur les  conséquences du braconnage ;

 

- Lancent un appel aux pays de destination d’adopter des mesures de réduction de la demande en ivoire ou de restriction de l’entrée de l’ivoire dans leurs pays respectifs ;

 

- Invitent les Etats membres ainsi que les partenaires à redynamiser l’Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage d’Afrique (OCFSA), pour mieux l’outiller  et l’amener  à jouer pleinement son rôle  et  à  accomplir  entièrement  son  mandat  dans  la  lutte  anti- braconnage ;

 

- Invitent  la  CEEAC  à  pleinement  responsabiliser  l’OCFSA  et  la COMIFAC dans  l’élaboration  du  plan  d’urgence  de  lutte  anti- braconnage,  conformément aux textes de ces deux organisations ;

 

- Invitent la CEEAC, en relation avec les Etats membres, à renforcer les  capacités  de  l’Ecole  de  faune  de  Garoua,  et  à  développer d’autres activités autour de cette institution ;

 

-   Appellent la Communauté internationale, les partenaires et invitent la CEEAC à mobiliser les moyens adéquats à la Mission Mixte de Lutte Anti-Braconnage (MILAB- RCA) pour la rendre immédiatement plus opérationnelle;

 

-   Invitent la CEEAC à élaborer le Plan d’Action d’Urgence pour les deux zones géographiques  (A et B), qui sera soumis à la sanction des Chefs d’Etats ;

 

-   Prient  le  Président  de  la  République  du  Cameroun,  S.E.M.  Paul BIYA,  d’accepter  d’être  la  Haute  Autorité  de la sous-région  porte- parole de la lutte anti braconnage en Afrique Centrale ;

 

-   Proposent d’inscrire la question de la lutte anti braconnage à l’ordre du jour  du Sommet des Chefs  d’Etats et  de Gouvernement de la CEEAC, et de rester saisis de la question.

 

Au  terme  de  la  réunion  d’extrême  urgence,  les  Ministres  des  Etats membres  de  la  CEEAC  en  charge  des  Relations  Extérieures,  des questions de Défense et de Sécurité, de l’Intégration Régionale et de la Protection de la Faune sur la mise en œuvre d’un Plan d’Extrême Urgence sur  la  Lutte  Anti  Braconnage  dans  la  zone  septentrionale  de  l’Afrique centrale remercient le Gouvernement de la République du Cameroun de l’accueil chaleureux, des commodités mises à leur disposition pendant leur séjour, et de la bonne tenue des travaux de cette réunion./-

 

 

Fait à Yaoundé, le 23 mars 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 16:59

            Depuis quelques décennies, le commerce international lié à la faune sauvage a beaucoup progressé avec l’amélioration des voies et moyens de communication. Il a connu un essor fulgurant ces dernières années, à cause d'une forte hausse de la demande des produits de la chasse, et plus particulièrement de l'ivoire d'éléphant et de la corne de rhinocéros utilisés dans la médecine traditionnelle asiatique (principalement chinoise, vietnamienne et thaïlandaise), rendant les prix plus intéressants qu'autrefois. Aujourd’hui, le braconnage, qui alimente presque la totalité de ce commerce très lucratif et qui décime les populations de rhinocéros et d'éléphants, ne cesse de se développer dans les parcs et réserves d’Afrique qui ne sont d’ailleurs désormais des sanctuaires que sur papier.

Ainsi, il ressort d'un récent rapport du comité permanent de la Convention sur le commerce international de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (CITES) réuni au mois d'août 2011 à Genève, que les niveaux de braconnage et commerce illégal des éléphants connaissent actuellement un pic jamais atteint au cours des 20 dernières années, au risque pour ce pachyderme, d'être à terme rayé de la carte de certaines régions d’Afrique.

 

C'est face à ce constat que les chefs d'États des pays de la Coalition pour l'Eléphant d'Afrique (CEA)[1], se sont réunis du 4 au 7 septembre 2012 au Burkina Faso pour décider de mesures d'urgences visant à protéger les éléphants du continent contre le braconnage et le trafic d’ivoire, en constante augmentation d'année en année. Ils se sont donc donnés  pour mission « d'offrir à ces animaux un avenir plus sûr à long terme et appellent de leurs vœux un soutien international à tous les niveaux. Ils encouragent les pays développés et tout un chacun à apporter dès aujourd'hui leur contribution au Fonds pour l'Eléphant d'Afrique ». 

 Le constat qui ressort en effet de cette réunion, est révélateur d’une triste situation des éléphants dans tous les pays concernés. Ainsi, selon les délégués:

– 25 éléphants ont été abattus en 3 jours en République Démocratique du Congo en mars 2012 ;

Dans ce vaste pays où sévit un conflit armé depuis plusieurs années, des milliers d’éléphants ont été illégalement abattus, aussi bien par des braconniers que par les différents belligérants. Le nombre d’éléphants est ainsi passé de 80 000 individus il y a une quinzaine d’années à moins de 10 000 en 2012 et probablement beaucoup moins aujourd’hui.

– En Côte-d’Ivoire, le braconnage augmente régulièrement et plusieurs éléphants sont abattus chaque jour. (3 éléphants ont par exemple été abattus le 16 septembre 2012).

On estime que plusieurs éléphants ont également laissés leurs défenses aux braconniers pendant la période de guerre

– Au Congo, un éléphant est abattu toutes les minutes et selon les estimations, les braconniers auraient tués des dizaines de milliers d’éléphants en 2011

– Dans la réserve de Babila en Ethiopie, 30 éléphants ont étés abattus au cours des 12 derniers mois précédent la réunion de septembre 2012;

– Au Kenya plus de 250 éléphants ont déjà été abattus en septembre 2012;

– Au Tchad, le nombre d’éléphant du Parc de Zakouma est passé de 4000 en 2006  à moins de 1000 aujourd’hui;

– En République Centrafricaine les éléphants sont passés de 70 000 en 1970 à moins de 200 en 2012. Ce pays a déjà probablement perdu tous ses éléphants de savane.

- Par ailleurs, au Cameroun où vivaient selon l’UICN entre 1000 et 5000 éléphants en 2007, on estime à au moins 500 le nombre d’éléphants tués par les braconniers dans le seul Parc de la Virunga, depuis 2010. En janvier 2013, près de 200 éléphants ont été massacrés pour leurs défenses dans le parc National de Bouba N’djida qui en comptait 600, par des braconniers venus du Tchad.

- Quant au  Gabon, qui abrite plus de la moitié des éléphants de forêts d’Afrique, le nombre d’éléphants a chuté de près de 62 % en 10 ans à cause essentiellement du braconnage qui y a pris un essor fulgurant ces dernières années. Ainsi le 5 février 2013  l'Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN) a annoncé que quelques 11 100 éléphants avaient étés tués dans le parc national de Minkébé entre 2004 et 2012. Enfin selon les autorités de ce pays, entre 50 et 100 éléphants sont tués chaque jour, victimes de braconniers venus de pays voisins (Tchad, Cameroun, Centrafrique) où il n’existe presque plus d’éléphants.

Globalement, on estime que 38000 éléphants sont tués chaque année en Afrique, et qu'à ce rythme l'éléphant aura complètement disparu du continent d'ici une vingtaine d'année.

Enfin, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), on ne compterait d'ailleurs plus que 450 000 éléphants dans toute l'Afrique contre 600 000 en 2007 et 1,3 million en 1979.

 

Au même titre que les éléphants, les rhinocéros paient aussi le lourd tribut du braconnage. Ils sont en effet eux-aussi victimes de l’essor commercial lié à leurs cornes en Asie, notamment au Vietnam et en Chine, où elles sont prisées pour la médecine traditionnelle[2]. Leur prix sur le marché noir avoisine ainsi celui de l'or, et le dépasse même. Selon une publication de Slate Afrique du 16 août 2011, la valeur de la corne de rhinocéros serait ainsi estimée en 2011 à 60 000 livres, soit 68 000 €, par kilogramme, c’est-à-dire près de deux fois la valeur de l'or à la même époque.

Le marché asiatique de la corne de rhinocéros et surtout le prix auquel elle s'échange, ne laisse évidemment pas indifférent les braconniers du monde entier, qui débarquent en Afrique pour accomplir leur basse œuvre au détriment de la population de rhinocéros, dont le nombre de tués ne cesse d'augmenter de manière exponentielle d'année en année dans tous les  pays de l’aire de répartition[3].

En Afrique, l'Afrique du Sud est le plus grand foyer du braconnage car elle concentre le plus grand nombre de rhinocéros au monde (entre 70 et 80 %)[4]. La courbe du massacre y a grimpé en flèche ces dernières années. Les statistiques officielles montrent que :

-                     668 Rhinocéros ont été braconnés en 2012;

-                     448 Rhinocéros ont été braconnés en 2011;

-                     333 Rhinocéros ont été braconnés en 2010;

-                     122 Rhinocéros ont été braconnés en 2009;

-                     83   Rhinocéros ont été braconnés en 2008;

-                     13   Rhinocéros ont été braconnés en 2007;

Depuis le début de l’année 2013, ce braconnage se poursuit au rythme alarmant de quasiment deux rhinocéros tués par jour, et ce, en dépit du renforcement des mesures de sécurité et d’un recours plus important à l’Armée.

Au Zimbabwe 23 rhinocéros ont été abattus en 2011 contre 30 en 2010 témoignant ainsi d’une légère diminution, mais ce chiffre demeure considérable au regard de la population des rhinocéros de ce pays qui ne compterait en 2012 plus que 700 rhinocéros noir et blanc.

En Afrique de l'Ouest, une récente étude sur le rhinocéros noir, a conduit à  conclure à l’extinction de l’espèce qui a été officiellement déclarée éteinte par l’UICN le 10 novembre 2011. Il semblerait qu'il en soit de même en République Centrafricaine, au Cameroun comme dans le reste de l'Afrique centrale.

Quant à la sous-espèce de rhinocéros blanc d’Afrique centrale, elle  est aussi aujourd’hui à la limite de l’extinction et a été classée par l’UICN parmi les espèces susceptibles d’être éteintes à l’état sauvage.

Globalement, selon les chiffres actuels de l'UICN, il ne resterait plus que 5 055 rhinocéros noirs et 20 405 rhinocéros blancs environ en Afrique.

Les experts réunis dernièrement à Nairobi au Kenya, estiment donc, que si le braconnage continue à son rythme actuel et si rien n’est fait pour l’éradiquer, les rhinocéros pourraient disparaître totalement dès 2025.

            Il est donc plus qu’urgent, au niveau national comme au niveau international, de prendre des mesures draconiennes si nous ne voulons pas assister dans un très proche avenir à la disparition totale de la grande faune africaine. Au niveau national, des mesures conséquentes et des moyens matériels et humains effectifs doivent être mis en œuvre avec l’aide de partenaires étrangers pour enfin parvenir à lutter efficacement contre ce phénomène. Car jusqu'à aujourd'hui, mêmes si les autorités affirment régulièrement leur volonté de lutter contre le braconnage, ils parviennent  rarement (compte tenu de leur situation économique) à mettre en œuvre les moyens nécessaires. Les moyens qu’ils arrivent à mobiliser sont de loin insuffisants et disproportionnés face à ceux déployés par des braconniers, très bien organisés, qui n’hésitent plus (compte tenu du cours très attrayant actuel de ces produits), à utiliser hélicoptères, équipements de vision nocturne et fusils de gros calibre.[5]

Il est donc temps que des moyens adéquats, et notamment en armes et en véhicules tout terrain, soient donnés aux agents chargés de la surveillance des parcs et réserves afin qu'ils puissent lutter à armes égales avec les braconniers. Des moyens militaires doivent régulièrement être également mobilisés. Mais, une action énergique contre le braconnage suppose également qu’une lutte acharnée soit menée contre la corruption, et que les exigences économiques n’amènent pas trop souvent les pouvoirs publics à fermer les yeux sur les trafics.

Par ailleurs, les législations qui protègent les animaux doivent être scrupuleusement appliquées et les braconniers arrêtés doivent être jugés sans complaisance et  envoyés en prison.

Enfin, il faudrait que les Etats, au niveau bilatéral comme régional, coopèrent pour lutter ensemble contre le braconnage. En Afrique de l’Ouest, une convention existe entre le Bénin et le Burkina Faso. Il serait donc souhaitable de l’élargir à d’autres pays de la région et que ce modèle de coopération soit également initié en Afrique Centrale comme en Afrique Australe.



[1]    La Coalition pour l’Éléphant d’Afrique regroupe les 26 pays suivants : le Bénin, le Burkina Faso, la République centrafricaine, la République fédérale islamique des Comores, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, l’Éthiopie, l’Érythrée, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, le Sierra Leone, le Sud-Soudan, le Tchad et le Togo.

[2]  Certaines communautés asiatiques croient même que la corne de rhinocéros peut  guérir ou prévenir le cancer.

 

[3]  Selon l’UICN, Le braconnage des rhinocéros a augmenté de 43% entre 2011 et 2012

[4]  Selon la revue Slate Afrique du 13 Novembre 2011, on y recenserait environ 1916 rhinocéros noirs et
       18780 rhinocéros blancs

[5]  Selon la CITES «  il existe des preuves patentes que des groupes de la criminalité organisée
       sont impliqués dans le braconnage du Rhinocéros et le commerce illicite de cornes de 
       Rhinoocéros. »Rapport du sécrétariat lors de la 16e session de la conférence des parties   – Bangkok 3-14 mars 2013

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 23:28

 

 

La conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique qui s’est tenue à Doha au Qatar, du 26 novembre au 8 décembre 2012 n’avait pas dès le départ vocation à déboucher sur des mesures à la hauteur de l’enjeu. Néanmoins elle devait ouvrir la voie à l’accord global engageant tous les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) prévu en 2015 et devant entrer en vigueur en 2020. Elle a en fin de compte accouché, comme les autres conférences avant elle, d’une souris.

En effet, après des heures de débat et plus d'une journée de retard sur le calendrier prévu, la présidence qatarie de la conférence a finalement décidé, dans un coup d'éclat, d’abréger les négociations. Elle a ainsi fait adopter, le samedi 8 décembre, un accord a minima dont la pièce maîtresse est la naissance de l’Acte II du Protocole de Kyoto auquel les pays du Sud sont très attachés dans la mesure où il s’agit du seul instrument légal sur le climat qui met le Nord face à sa «responsabilité historique» dans le dérèglement climatique.

Mais cet accord, arraché au forceps, n’aura finalement qu’une portée essentiellement symbolique car, après le désistement du Japon, de la Russie et du Canada, il n’engage que quelques pays, (dont l’ensemble ne représente que 15% des émissions de GES dans le monde) à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 : l'Union européenne, l'Australie et une dizaine d'autres pays industrialisés.

A noter que cet accord n’est pas vu d’un bon œil par tous les pays. La Russie a dénoncé ce qu'elle considère comme un passage en force. La délégation américaine a quant à elle affirmé «ne pas accepter» certains points dans les textes annoncés comme adoptés.

Notons également que l’accord ne fait pas disparaître la question de «l’air chaud», c’est-à-dire le surplus de quotas d'émissions de GES hérités de Kyoto I, détenu principalement par la Russie, l'Ukraine et la Pologne et qui a été à l’origine de blocages de dernières minutes ; dans la mesure où de nombreux pays, notamment en développement, s'inquiètent de l'utilisation de ces crédits qui ne permettent de réduire les GES que sur le papier. En annexe du texte, l'Australie, l'UE, le Japon, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège et la Suisse se sont cependant engagés à ne pas en acheter afin de respecter leurs engagements au sein de Kyoto II. Ceci signifie que dans les faits, cet «air chaud» ne circulera pas jusqu'en 2020.

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